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Risque lié au bruit

Tiré de l'Association Nationale des Directeurs et Directeurs Adjoints des Centres de Gestion de la Fonction Publique Territoriale

Définition

Le bruit peut être défini comme une vibration de l’air qui se propage et produit une sensation auditive considérée comme gênante et désagréable.

Le bruit est caractérisé par :

  • sa fréquence qui se mesure en Hertz (Hz), et qui détermine la hauteur du son (son grave pour les basses fréquences et son aiguë pour les hautes fréquences). Les fréquences audibles par l’oreille humaine s’étendent de 20Hz à 20000 Hz. On trouve de part et d’autre les infrasons (< 20Hz) et les ultrasons (> 20000Hz).
  • son niveau ou intensité sonore, qui se mesure en décibel (dB).
  1. Comment l’humain peut-il entendre des sons ?

Le mécanisme de l’oreille humaine permet de capter les vibrations de l’air et de les transmettre au cerveau sous forme d’impulsions électriques qui provoquent une sensation sonore.

Pour prendre en compte le niveau réellement perçu par l’oreille, on utilise un décibel pondéré (A) noté dB(A).

L’échelle présentée permet d’évaluer les différents niveaux de bruit, mesurés en dB(A).

2.Quels sont les effets du bruit sur la santé

+ l’intensité est forte + le bruit est dangereux

+ la durée d’exposition est longue

Le bruit a des effets directs sur l’audition :

  • la fatigue auditive : c’est une perte d’audition temporaire, qui peut être récupérée plusieurs heures après cessation de l’exposition.
  • la surdité, qui se décompose en plusieurs stades, allant d’une perte d’audition non gênante et réversible, jusqu’à des difficultés de compréhension de la parole, irréversibles.

Le bruit a également des effets extra-auditifs : fatigue, troubles du sommeil, stress, dépression, troubles cardio-vasculaires (augmentation de la tension et de la fréquence cardiaque), troubles respiratoires, digestifs, visuels.

Ces troubles entraînent des conséquences sur l’activité de travail et la vie sociale et familiale.

Les affections périarticulaires (tableau n°57) sont les premières causes de maladies professionnelles.

Les affections provoquées par le bruit (tableau n°42) arrivent en quatrième position.

La surdité professionnelle représente près de 33% des rentes versées par la Sécurité Sociale pour la réparation de l'ensemble des maladies professionnelles.

Selon une enquête du Ministère du travail, sur 13,5 millions de salariés, plus de 21% déclarent ne pas entendre une personne qui leur parle ou ne pouvoir l'entendre que si elle élève la voix.

En 2005, 67 % des français déclaraient être dérangés par le bruit dans leur travail.

Les médecins du travail ont estimé qu'il y avait un risque de pathologie lié au bruit pour 48% des salariés exposés à une nuisance sonore quelle qu'elle soit.

On considère que l’ouïe est en danger à partir d’un niveau de 80 décibels durant une journée de travail de 8 heures Si le niveau est extrêmement élevé (supérieur à 130 décibels), toute exposition, même de très courte durée, est dangereuse. Elle peut conduire à une surdité, phénomène irréversible. Les surdités peuvent être reconnues comme maladies professionnelles.

3. Facteurs de risques

Les facteurs de risques sont des paramètres qui interviennent sur la transformation d’un risque (potentiel) en accident du travail ou en maladie professionnelle.

Ces facteurs de risque peuvent être répartis en 4 grandes familles :

a)Facteurs organisationnels

  • Coactivité dans un espace exposé à un niveau de bruit important
  • Absence d’information /risque d’exposition au bruit
  • Absence de suivi médical
  • Pas de mise à disposition d’EPI adaptés

b)Facteurs humains

  • Altération préexistante du système auditif
  • Comportement inadapté de l’agent : non port des EPI mis à disposition

c)Facteurs environnementaux

  • Hangar avec haut plafond favorisant les échos

d)Facteurs matériels

  • Machine non capotée
  • Absence de fixation de l’équipement de travail

Prévention/ L’organisation du travail

La prévention consiste à agir avant la survenue d’un accident, c’est à dire :

  • Identifier les risques
  • Maîtriser les risques

Lorsque l’on conçoit une situation de travail, il faut :

  • Intégrer et prendre en compte les risques potentiels et les moyens de protection pour les supprimer ou les réduire.
  • Adapter le travail à l’homme
  • Tenir compte de l’état d’évolution de la technique et des méthodes.
  • Prendre en compte les capacités des intéressés.
  • Contrôler l’efficacité des mesures prises.

  • Autre moyens: Prévention intégrée
  • La prévention des risques professionnels est toujours plus efficace et plus économique lorsqu’elle est intégrée dans les projets de conception et d’implantation des bâtiments et équipements.

    A cet effet, les futurs utilisateurs de l’installation doivent être associés à la phase de conception.

    Les dispositions réglementaires prévues par le code du travail sont à intégrer lors de la construction et de la réhabilitation des bâtiments.

    L’article L.4121-2 du code du travail précise : « l’employeur doit combattre les risques à la source ».

    A ce stade, le niveau sonore prévisible peut être évalué, par l’intermédiaire de bureaux d’étude, avec ou sans assistance logicielle, en fonction de la répartition des sources de bruit, du personnel, des locaux, des cloisonnements…

    Dès cette étape des moyens d’insonorisation pourront être déterminés à travers les différents choix possibles dans les domaines suivants :

  • Matériaux
  • Emplacements des locaux et postes de travail
  • Structures des bâtiments
  • Equipements de travail
  • Ainsi, le choix pourra se porter sur des matériaux performants en acoustique (choix d’indice d’affaiblissement et coefficient de performance élevés), les postes de travail bruyants pourront être séparés des autres postes, les installations plus particulièrement bruyantes (moteurs, compresseurs, pompes…) installées dans des locaux indépendants, les structures prévues de manière à éviter la transmission des vibrations (machine montée sur socle antivibratile par exemple) et les équipements de travail être choisis moins bruyants lors de leur achat.
  • La réflexion sur la prévention intégrée pourra utilement définir les moyens permettant de maintenir en état les dispositifs mis en place.

  • Comment réduire le niveau d’exposition aux sources sonores :

    Les mesures d'hygiène collective sont des compléments aux mesures de prévention intégrée permettant de supprimer ou de réduire les nuisances résiduelles.

    Elles doivent être mises en place prioritairement sur les mesures de protection individuelle (article L.4121-2 du code du travail).

    Un programme de mesures techniques ou organisationnelles destinées à réduire les

    Un programme de mesures techniques ou organisationnelles destinées à réduire les expositions au bruit pourra être mis en place après une évaluation des risques.

    Cette évaluation pourra, dans un premier temps, être basée sur une estimation des niveaux de bruit puis être complétée, en cas de doute, par un mesurage précis des expositions (utilisation de sonomètres, élaboration d’une carte des bruits).

    Les mesures envisageables en vue de la protection des agents pourront viser à réduire le niveau d'exposition du personnel aux sources sonores et/ou à limiter les durées d’exposition à ces sources.

    En parallèle, une surveillance médicale spécifique sera mise en place.

    Celle-ci aura pour objet de déterminer l’aptitude médicale des agents affectés à des postes de travail bruyants et de contrôler périodiquement leur ouïe.

  • Limitation de l’émission en changeant les pièces d’usure des machines tels que les silent-blocs, les isolants intérieurs…
  • Limitation de la propagation en isolant, encoffrant les machines ou en interposant des écrans
  • Limitation de la réverbération des ondes en traitant les surfaces des locaux (mise en place de matériaux
    absorbants)
  • Isolation du local des sources de bruit extérieures
  • Cloisonnement des postes de travail
  • Réduire le temps d’exposition

    Sachant que l’on diminue le niveau sonore équivalent de 3 dB chaque fois que l’on divise le temps d’exposition par deux, une réduction du temps d’exposition pourra être recherchée à travers l’organisation du travail (rotation de personnel sur les postes bruyants…) et dans la réglementation d’accès aux locaux bruyants (restrictions d’accès, affichage…).

  • Les équipements de protection individuelle
  • Le code du travail, à travers le décret n°2006-892 du 19 juillet 2006, fixe les principes de protection des travailleurs contre le bruit et précise que:

  • les EPI contre le bruit doivent être fournis aux travailleurs lorsque l'exposition sonore quotidienne est supérieure à 80 dB(A) ou lorsque le niveau de pression acoustique de crête dépasse 135 dB(C). Il s'agit du seuil d'alerte.
  • l'employeur prend toutes les dispositions pour qu'ils soient utilisés lorsque l'exposition sonore quotidienne est supérieure à 85 dB(A) ou lorsque le niveau de pression acoustique de crête dépasse 137 dB(C). Il s'agit du seuil de danger.
  • a)Qu’est-ce qu’un équipement de protection individuelle ? b)Quand doit-on utiliser les équipements de protection individuelle ?

    Les équipements de protection individuelle (EPI) sont des dispositifs destinés à être portés ou tenus par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de menacer sa sécurité ou sa santé au travail, ainsi que tout complément ou accessoires destinés à cet objectif.

  • a)Mise à disposition et utilisation des équipements de protection individuelle b)Quels sont les équipements de protection individuelle contre le bruit ?

    Les protections collectives sont prioritaires sur les équipements de protection individuelle (article L4121-2 du Code du Travail).

    La protection collective est basée sur la réduction du bruit à la source.

    La protection individuelle est à envisager lorsque les autres mesures de protection sont inapplicables ou atteignent leurs limites.

    Tous les agents (titulaires, contractuels, emplois aidés, …) doivent avoir à leur disposition les EPI adaptés et nécessaires. Cette mise à disposition est gratuite.

    Les modèles non jetables doivent être attribués personnellement et entretenus régulièrement.

    Les EPI contre le bruit doivent être adaptés aux conditions de travail de l'agent.

    Ils doivent garantir que l'exposition sonore quotidienne résiduelle est inférieure à 80 dB(A) ou que la pression acoustique de crête résiduelle est inférieure à 135 dB(C).

    Lorsque le port des protections individuelles est susceptible d'entraîner un risque d'accident, des mesures appropriées doivent être prises (emploi de signaux d'avertissement adéquats…).

    Ils sont également appelés Protecteurs Individuels Contre le Bruit (PICB).

    Leur fonction est de s'opposer, par des barrières physiques, à la propagation des sons provenant de l'environnement, vers le tympan de l'agent.

  • Les casques anti-bruit
  • Des casques anti-bruit dits de "communication" permettent la transmission de messages vocaux et la perception des signaux d'avertissement de danger.

  • Les bouchons d'oreille
  • Ces protecteurs sont introduits dans le conduit auditif et en obturent l'entrée.

  • Remarque: les bouchons "prémoulés" ou "façonnés par l'utilisateur" peuvent être réunis par une bande, sous forme de "serre-tête".

  • La formation
  • Dès que le niveau de bruit excède 80 dB(A) ou lorsque la pression acoustique de crête dépasse 135 dB(C), les agents doivent recevoir une information et une formation adaptées relatives aux risques auxquels ils sont exposés.

    Cette formation, réalisée avec le concours du médecin de prévention doit porter sur :

  • les risques résultants, pour l’ouïe, de l’exposition au bruit ;
  • les moyens mis en œuvre pour prévenir ces risques ;
  • les obligations de se conformer aux mesures de prévention et de protection prévues par le règlement intérieur ou les consignes ;
  • le port et les modalités d’utilisation des protecteurs individuels ;
  • le rôle de la surveillance médicale de la fonction auditive.
  • Cette formation est l’occasion de faire passer des messages simples mais essentiels aux agents tels que :

  • On ne s’aperçoit pas que l’on devient sourd, aucune douleur ou aucun signal perceptible directement par l’agent ne peut l’informer de la dégradation de sa capacité auditive. Ceci conforte l’intérêt de l’examen médical périodique permettant de mesurer objectivement la baisse des capacités.
  • La capacité auditive perdue ne se retrouve plus. Les cellules détruites ne se régénèrent pas, toute dégradation devient alors une infirmité à vie.
  • Le port des équipements de protection individuelle n’est efficace que si les équipements sont adaptés et effectivement portés pendant toute la durée d’exposition au bruit.
  • Attention, chez certaines personnes, la dégradation acquise des capacités auditives peut les conduire à ne plus ressentir le bruit comme une gêne ou à considérer qu’elles y sont habituées. Malgré ce défaut de perception des nuisances sonores, l’exposition au bruit continue à dégrader l’appareil auditif.
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Published by psychocasaucau.over-blog.com